APAEC7

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LA 7e ESCADRE DE CHASSE

LE 24 MAI 1973 LES "JAGUAR" SE POSAIENT SUR LA BA 113

EN ROUTE VERS SAINT DIZIER, le 24 mai 1973

En s'inspirant du texte "Les impressions de vol et souvenirs du Colonel Max SIMON, premier commandandant d'Escadron de Jaguar de l'Armée de l'Air" , nous allons vous faire revivre ce premier vol vers SAINT DIZIER.

Ce jour-là le 24 mai 1973, les derniers préparatifs sont effectués et les avions sont prêts pour le départ; il fait beau dans les Landes, un vrai temps de "Curée", et vers 14h00 les pilotes et les mécaniciens de piste font le "Tour avion", sous la responsabilité de l'Adjudant Sébille qui, pour cette circonstance, a revêtu une splendide combinaison blanche, comme le veut la tradition des Essais en Vol.

Les 6 avions (2 Jaguar E, E8 et E9, et 4 Jaguar A, A5, A6, A7 et A8) se mettent en route avec à leur bord, le Commandant PELISSON, second de l'escadron, les deux commandants d'escadrille, les Capitaine MENESSIER "Jess" SPA15 "Casque de Bayard" et Capitaine SAUVEBOIS "Zabu" SPA 77 "Croix de Jérusalem", les Capitaines REGNAULT, ESCOFFIER "Esco", GLEPIN et le Lieutenant GAL "Galopin", sans oublier le Commandant SIMON Max, commandant le dispositif aérien et "Chef" de l'EC 01.007 "Provence". Le décollage s'effectue vers 14h30, piste 09, devant les gens du CEAM et les derniers mécaniciens de l'escadre, qui allaient rejoindre sous peu leurs camarades. Tous paraissaient émus par cette fin de transformation qui s'était déroulée dans des conditions extraordinaires.
Quand le dernier pilote annonce "6 Air Born" "Max" pousse un "ouf" de soulagement. A l'époque le moteur "Adour" avait encore quelques imperfections ou quelques indélicatesses, il aimait "pomper", phénomène qui arrive souvent quand la température est forte ou lors d'une mise de gaz trop rapide. Après un rassemblement, les avions effectuent un passage en "chevron" pour saluer la BA 118 de MONT DE MARSAN et le CEAM, suivi d'un autre passage au "QFU 270", avant de prendre le cap 30°, pour contacter "Marina", radar de surveillance de l'espace aérien militaire et monter au niveau 300 (10 000m)

Au bout de 25 minutes de vol, ils sont à la verticale de LIMOGES. Le vol se déroule sans problème, la consommation spécifique carburant (CS) est correcte, le débit se situant autour de 14-15 kg/minute par moteur. La joie commence à les envahir, au fur et à mesure qu'ils approchent de leur destination finale. Après SEMUR EN AUXOIS, vision de l'ancien terrain américain de NEUFCHATEAU, puis direction NANCY pour un passage remarqué sur le terrain d'OCHEY, ensuite direction METZ-FESCATY, pour un nouveau passage à l'attention du Général FABRY, commandant la FATac 1re RA, et du Colonel PAYEN, pour les remercier de leurs aides et de leurs soutiens lors de la transformation Jaguar. Enfin, sur le retour, ils sont allés saluer les gens de la 11e EC, de la BA 136 de TOUL ROSIERES, qui sera la prochaine escadre dotée de cet avion, en remplacement des vieux F100 D/F "Super Sabre";

L'ARRIVEE SUR LA BASE AERIENNE 113

En s'inspirant du livre "lAéronautique et SAINT DIZIER" n° 2-2e partie - du Comité Historique du Robinson de la BA 113

Maintenant le cap vers SAINT DIZIER où un Comité d'accueil les attend, avec à sa tête le Commandant GUILLOU, commandant de la 7e E.C., qui avait passé des jours et des nuits sur le programme, des moments difficiles, se demandant si un jour le Jaguar allait naître. Le Colonel RAJAU, lui, avait reconstruit de fond en comble la Base aérienne.

Depuis le matin, ce cher Colonel RAJAU faisait des appels à la sono base en indiquant l'arrivée imminente des avions, prévue aux alentours de 14h30. Il indique, par ailleurs, que la fin du travail sera repoussée tant que les Jaguar ne se seront pas posés sur le terrain. Cette attitude avait pour but de sensibiliser le personnel au regard de l'importance de l'événement, car la base allait vivre une nouvelle aventure avec une nouvelle escadre et un nouvel avion.
Après un passage en formation, en échelon refusé, le "leader" décide exceptionnellement de se présenter au "break" 2 par 2 avec un espacement de 30 secondes, puis faire un "low-go" et reconnaître la piste, suivi d'une remise des gaz,  2e "break", "touch and go" et retour pour l'atterrissage final. Une fois la piste dégagée, les 6 avions se sont regroupés pour arriver ensemble devant l'escadron, verrières entrouvertes pour montrer leurs fanions. Coupure des moteurs sur l'ordre du "leader". Après tout ce bruit, un grand silence, et au pied de l'avion, le comité d'accueil, avec le Colonel RAJAU, et le Commandant GUILLOU, la coupe de Champagne à la main, comme il se doit, coutume quasiment perdue de nos jours. Devant l'escadron, une foule considérable, des gens de l'escadre, des différents services et unités de la base aérienne étaient venus saluer l'arrivée du Jaguar. Grands moments qui marquent, eux aussi, les mémoires.

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COUPE CENTAURE 1983

 Par le GAL Gérard PAQUERON - A cette époque, les deux escadrons de la 4e E.C. et les escadrons 1/7, 3/7 et 4/7 de la 7e E.C. ont pour mission principale au sein de la Force aérienne tactique la pénétration nucléaire pré-stratégique armé de l'arme nucléaire AN52.

Afin de mesurer la qualité de la préparation des unités, outre les évaluations tactiques, le commandement de la FATac organise annuellement une compétition reflétant au mieux les conditions d'une mission réelle. Cette compétition dénommée "coupe CENTAURE" se déroule de jour comme de nuit. Les pilotes qualifiés pour la mission "Nuc" doivent effectuer dans un cadre tactique complexe avec des impératifs de timming serrés une navigation précise se terminant par le tir simulé d'une arme sur les champs de tir de SUIPPES et de CALAMAR (B.A. de CAZAUX). 9 pilotes par escadron sont désignés pour effectuer :

- des tirs de jour à CALAMAR avec bombes d'exercice F2 simulant la trajectoire d'une AN 52

- des tirs de jour à CALAMAR avec le conteneur CEN 52 (même forme, même masse que l'AN52 sauf que cela n'en est pas une)

- des tirs de nuit à SUIPPES avec bombe F2

La qualité de la navigation, le timming et la restitution des impacts fournissent une note pour la mission. Seuls les trois premiers sont nommés pour chaque catégorie. Et c'est là que les pilotes de la 7 se distinguent. En effet, sur le tableau résumant les résultats (photo 1) la 7e Escadre monte huit fois sur le podium sur neuf places disponibles ! Cerise sur le gâteau l'EC 1/7 "PROVENCE" remporte la Coupe CENTAURE. Et pourtant (photo 2) on ne note aucune exubérance particulière de la part des vainqueurs, ni du Commandant d'Escadre pourtant comblé. Peut-être (sûrement même) pensons nous à tous ceux qui ont oeuvré pour ce magnifique résultat. Merci aussi aux personnels mécaniciens qui ont préparé, testé, armé les montures de ces brillants vainqueurs, Merci aux personnels du DAMS, aux Pétafs, aux SNA...
Quittant ce commandement quelques mois plus tard, j'avais eu mon cadeau de départ ! A la chasse ... !

Date de dernière mise à jour : 25/04/2020